Nuisances
Gaz à effet de serre
Les sources
Les gaz à effet de serre sont des composés qui participent aux phénomènes de dérèglement climatique par leur accumulation dans l’atmosphère.
Les effets sur la santé
A l’échelle locale, il n’ont cependant pas d’impact sanitaire : ils ne sont pas toxiques pour l’organisme humain. Les principaux gaz à effet de serre sont le dioxyde de carbone (CO2), le méthane (CH4), le protoxyde d’azote (N2O), et les composés fluorés (CFC, HCFC, SF6).
Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques
Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) sont des composés à base de carbone et d'hydrogène qui comprennent au minimum deux cycles benzéniques.
La famille des HAP regroupent de nombreuses molécules dont une centaine est répertoriée. De nombreux HAP présents dans l’atmosphère existent simultanément sous forme gazeuse et particulaire.
Les sources
Les HAP se forment par évaporation mais sont principalement rejetés lors de la combustion de matière organique (notamment par les moteurs diesel) sous forme gazeuse ou particulaire, la combustion domestique du bois et du charbon qui s'effectue souvent dans des conditions mal maîtrisées (en foyer ouvert notamment) participe également à la présence de HAP dans l'atmosphère.
Parmi les HAP, le benzo(a)pyrène est pour l’instant le seul polluant soumis à des valeurs réglementaires.
Les effets sur la santé
La population est généralement exposée à un mélange de HAP. Actuellement, leurs effets sur la santé ne sont que partiellement connus. Les données disponibles montrent que certains HAP peuvent induire spécifiquement :
◊ de nombreux effets sur le foie, sanguins, immunologiques et provoquer la dégénérescence des artères ;
◊ et/ou des effets sur la reproduction, ainsi que des effets génotoxiques et cancérigènes.
Le B[a]P ou benzo(a)pyrène, l’un des HAP les plus connus, est classé comme agent cancérigène pour l’homme (groupe 1) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Il est considéré comme traceur du risque cancérigène pour la famille des HAP. D’autres HAP sont également classés par le CIRC comme agents cancérigènes probables (groupe 2A) ou cancérigènes possibles (groupe 2B).
Les effets sur l'environnement
Les HAP font partie des polluants organiques persistants (POP) qui recouvrent un ensemble de substances chimiques qui possèdent quatre propriétés principales. Ils sont persistants, bioaccumulables, mobiles et toxiques.
Persistants, les HAP sont des composés résistants, ils se dégradent lentement et leur durée de vie dans l’environnement varie fortement d’un composé à l’autre. Les HAP vont donc s’accumuler dans les sédiments de par leur caractère hydrophobe ( ) mais aussi dans les organismes (graisses) et tout au long des chaînes alimentaires.
Leur mobilité et la variété des sources de HAP sont à l’origine d’une présence assez importante de ces composés dans l’environnement. On en trouve ainsi, loin des points de rejet, dans les sols, les lits des rivières ou les lacs mais aussi, là où on n'en a jamais utilisé, dans les mers ou en Arctique, par exemple.
Cette pollution des écosystèmes, des organismes vivants et de nombreuses denrées alimentaires entraîne une exposition à long terme d'une multitude d'espèces et des êtres humains.
Dans l’atmosphère, les concentrations de HAP particulaires sont très variables ; elles peuvent être faibles dans les lieux reculés, comme l’Antarctique, et élevées en ville, notamment à proximité des axes routiers ou de sites industriels.
Monoxyde de carbone
Les sources
C'est un gaz inodore, incolore et inflammable qui se forme lors de la combustion incomplète de matière organique (gaz, charbon, fioul, carburant, bois...). La source principale est le trafic automobile, et les taux sont plus importants dans les espaces clos ou peu aérés.
Les effets sur la santé
Le CO conduit à un manque d’oxygénation de l’organisme (coeur, cerveau…). Ce qui se traduit d’abord par des maux de tête et des vertiges. Ces symptômes s’aggravent avec l’augmentation de la concentration de CO (nausée, vomissements...) et peuvent, en cas d’exposition prolongée, aller jusqu’au coma et à la mort.
Les pesticides
Les pesticides se retrouvent dans l’eau, le sol, les fruits et légumes. Mais savez-vous qu’ils le sont également dans l’air que nous respirons ?
Les pesticides sont présents dans l’air. Ils sont émis essentiellement par le secteur agricole mais aussi par les collectivités pour le traitement des parcs et jardins, par les citoyens pour chasser les insectes et pucerons…
Mais qu'est-ce que c'est ?
Le terme "pesticide" désigne toutes substances ou préparations utilisées pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes vivants jugés indésirables ou nuisibles pour les plantes, les animaux ou les hommes. Les pesticides les plus couramment utilisés sont les herbicides, les fongicides et les insecticides. On entend par pesticides les produits phytopharmaceutiques également appelés phytosanitaires. Ils sont utilisés pour la prévention, le contrôle ou l’élimination d’organismes jugés indésirables ou nuisibles pour l'agriculture, mais également pour d’autres applications (hygiène et santé publiques, soins vétérinaires, traitements de surfaces non agricoles…).
Les pesticides regroupent les produits destinés à lutter contre :
◊ les herbes indésirables (herbicides),
◊ les animaux ravageurs (insecticides),
◊ les maladies dues à des champignons, des bactéries ou des virus (fongicides).
Le traitement des plantes et des sols contamine aussi le compartiment atmosphérique
De trois manières différentes, après pulvérisation :
◊ par transfert au moment des applications,
◊ par volatilisation après application des sols et plantes traités,
◊ par érosion éolienne des poussières de sols traités.
Et contrairement à ce que l’on peut croire, des pesticides sont présents en ville (traitement des parcs et jardins, traitement de la voirie, lutte antivectorielle…). De plus, le nombre de pesticides en milieu urbain peut être supérieur à celui enregistré en milieu rural, mais dans des concentrations plus faibles.
A la maison
Savez-vous que les produits destinés à lutter contre les herbes indésirables, les animaux ravageurs et les maladies dues à des champignons, des bactéries ou des virus et également les produits anti-poux, anti-moustiques… sont classés dans les pesticides ?
A titre individuel nous pouvons donc limiter notre exposition aux pesticides en limitant l'utilisation de ces produits au strict minimium et en favorisant l'utilisation de produits naturels pour traiter les puces, les moustiques, les poux… Certains magasins proposent des produits plus écologiques pour jardiner. Renseignez-vous.
En Nouvelle Calédonie, aucune étude sur la présence de pesticides dans l'air ambiant n'a été conduite à ce jour. Cependant l'usage et la commercialisation des produits phytosanitaires sont réglementés par un certains nombres de textes de loi (disponibles ici) et des contrôles sont effectués par la Direction des Affaires Vétérinaires, Alimentaires et Rurales (DAVAR). De plus, les pesticides ont été ajouté à la liste des polluants d'intérêt à suivre par la réglementation calédonienne.
Odeurs
L'odeur est une perception olfactive caractérisée perçue dans l'air. Elle naît d'une rencontre, dans les profondeurs des fosses nasales, entre les molécules qui s'échappent des fleurs, des fruits ou des parfums et les millions de cellules réceptrices qui forment notre appareil olfactif. A ce message sensoriel, vient s'ajouter la perception humaine de cette odeur, que l'on ressent comme agréable (parfum) ou nauséabonde. Cette perception est liée à chaque homme, sa capacité olfactive, son ressenti, son “goût”, sa culture…
Les bonnes et les mauvaises odeurs sont ainsi dépendantes d'un code social et d'une hiérarchie qui reste très culturelle.
L'intensité de la perception est reliée à la concentration de la substance. Certaines substances ont un seuil olfactif très bas, sans que l'on sache pourquoi. On observe un effet d'accoutumance à toutes les odeurs, quelle qu'en soit la qualité, probablement dû à l'action de mémorisation-saturation : les parfums ne sont pas éternels et le remplacement d'un mélange par un autre réactive son intérêt.
Odeurs et gêne
Les composés odorants émis par un site sont susceptibles de provoquer une gêne pour les riverains en fonction notamment de leur seuil olfactif, de leur concentration, de la nature du mélange, de la direction et vitesse du vent mais aussi de la sensibilité des personnes. Exemples d'odeurs nauséabondes fréquemment rencontrées : gaz d'échappement, odeurs à proximité de mangroves, feux divers...
La pollution odorante constitue le deuxième motif de plaintes après le bruit ; cette importance donnée aux odeurs par le riverain est liée au fait qu'à l'odeur est très souvent associée la notion de danger. Cette association est dans la plupart des cas sans fondement puisque les composés odorants peuvent être perçus par l'être humain à des niveaux de concentrations très faibles et en particulier inférieurs aux valeurs limites d'exposition (VLE). Cependant, même si les niveaux de concentration en polluants odorants n'induisent le plus souvent aucun risque direct, les nuisances olfactives qu'ils génèrent peuvent avoir un impact psychologique négatif lorsqu'elles sont jugées excessives. Ce "stress" peut alors dans certains cas avoir des conséquences sur la santé des personnes.
Quelles sont les principales sources et origines des odeurs ?
Une étude, réalisée à la demande de l'ADEME, a permis d'estimer à plusieurs dizaines de milliers le nombre de sites potentiellement à l'origine d'odeurs en métropole. Trois grandes catégories d’activités peuvent générer des odeurs
Les émissions industrielles
◊ Activités liées à l'énergie (pétrochimie, combustion de gaz ou de charbon, pétrole)
◊ Activités chimiques (chimie minérale, organique ou inorganique)
◊ Activités de l'industrie du bois, du papier et de la viscose
◊ Activités des industries de l'agroalimentaire (préparation d'aliments : sucres, levures alimentaires…)
Les déchets
◊ Tous les types de déchets sont à l’origine d’odeurs : compostage, déchets ménagers, déchets industriels, carcasses d'animaux, déchets de poissons, déjections d'animaux…
Les stations d’épuration
◊ La collecte et le traitement des eaux sont à l’origine d’odeurs. Sont concernés les réseaux d'assainissement, les stations d'épuration urbaines et industrielles.
Les odeurs, quel impact sur la santé ?
Les odeurs constituent une atteinte au bien être parfois importante, même si elles n’entraînent pas toujours d’effets sur la santé. Cependant, les mauvaises odeurs ne sont pas un critère de toxicité. Ainsi certains composés peuvent être complètement inodores et pourtant dangereux pour la santé comme le monoxyde de carbone. Cependant, même si les niveaux de concentration en polluants odorants n'induisent le plus souvent aucun risque direct, les nuisances olfactives qu'ils génèrent peuvent avoir un impact psychologique négatif lorsqu'elles sont jugées excessives. Ce "stress" peut alors dans certains cas avoir des conséquences sur la santé des personnes.
Que faire en cas de gêne ?
L'association Scal'Air est fréquemment contactée par des riverains inquiets lorsqu'ils détectent une odeur particulière ou gênante. Cependant Scal'Air n'a à ce jour aucun moyen de contrôle, ni pouvoir de police sur ce sujet. Nous vous conseillons donc de contacter la DRS ou Direction des Risques Sanitaires à la mairie de Nouméa qui est en charge de la surveillance et de protection de la santé publique sur la commune (téléphone 27 78 61) ou la police municipale qui pourra enregistrer une plainte en cas de gêne avérée (téléphone : 17 ou 25 23 23).
Les pollens et moisissures
Certaines nuisances peuvent être d'origine naturelle. C'est notamment le cas des pollens et moisissures qui dans certaines conditions ou à certaines époques de l'année envahissent l'atmosphère qui nous entoure, à l'extérieur mais aussi à l'intérieur de nos habitations, lieux de travail...
Les pollens
Le grain de pollen est l’élément reproducteur de la plante. Malgré son origine naturelle, certains pollens peuvent être allergisants. Il existe deux types de transports de ces grains particulaires dont la taille peut varier de 7 à 250 micromètres selon les espèces :
◊ Par les insectes chez les plantes dites « entomophiles ». Leur pollen est peu abondant dans l’atmosphère et peu allergisant ;
◊ Par le vent chez les plantes dites « anémophiles ». Leur pollen est abondant dans l’atmosphère et plus souvent allergisant. Les pollens anémophiles sont petits et légers pour pouvoir être transportés par le vent. Ils parcourent des dizaines, voire des centaines de kilomètres.
Les grains de pollens sont nécessaires au développement des végétaux. Toutefois, pour les 10 à 20 % de la population qui y sont allergiques, ils constituent une véritable pollution biologique de l’air.
Le calendrier pollinique de Nouvelle-Calédonie
A Nouméa, une étude des pollens commandée par l’association Asthme et Bronches entre 1997 et 2000 a permis de collecter les premières données et de mettre en place une ébauche de calendrier pollinique dont le but est de connaitre les variations saisonnières d’émission des pollens anémophiles.
Au regard des risques d’allergies respiratoires attribués à la présence de pollens dans l’air ambiant, la Direction des Affaires Sanitaires et Sociales (DASS), en partenariat avec Scal’Air, a souhaité poursuivre l’étude visant notamment à identifier les espèces végétales émettrices de pollens et les périodes de présence à l’échelle de l’année. L’endémisme des plantes calédoniennes mais aussi l’importation d’espèces ornementales à fort pouvoir allergisant telles que les cyprès ou le bois noir (Albizia lebbeck), justifient d’autant plus la mise en place d’un suivi des pollens.
Ainsi, entre 2015 et 2018, Scal’Air a installé un capteur de pollen sur le site de Météo France au Faubourg Blanchot. L’identification et le comptage des pollens a été fait en partenariat avec le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) en métropole. Le but de cette campagne a été de compléter et mettre à jour le calendrier pollinique existant pour à terme, réduire les risques de maladies allergiques liées à l’exposition aux pollens.
A noter que les pollens ne sont pas les seuls allergènes présents dans l’atmosphère, de nombreuses études s’intéressent également aux moisissures.
Les moisissures
Les allergies aux moisissures se sont développées au cours de ces trente dernières années : des douches plus fréquentes, la cuisine à la vapeur et le manque d'aération ont augmenté le taux d'humidité dans des lieux mal ventilés. Les régions tropicales sont particulièrement propices au développement des moisissures.
Les moisissures sont des champignons microscopiques (qu'on ne voit donc pas à l'oeil nu) qui se développent dans des endroits humides, obscurs et mal aérés : salle de bains, cuisines, sous sols des maisons et immeubles, caves, aquariums et terre des plantes vertes. Les moisissures se nourrissent de matières organiques carbonées et de minéraux contenus dans la poussière qui se dépose immanquablement sur toutes les surfaces d'un logement. Les papiers et cartons ainsi que les bois sont les principaux nutriments des moisissures, d'où leur fréquente présence sur les plaques de plâtre et les bois d'œuvre.
Elles prennent habituellement l'aspect de tâches de couleurs brunes ou noires.
Elles se reproduisent en libérant des spores dans l'atmosphère et se dispersent dans l'air de la maison, ce sont les environnements humides près des bois, lacs, rivières ou bord de mer qui favorisent leur développement.
C'est l'inhalation des spores ainsi libérés dans l'atmosphère de la maison et des mycotoxines qu'ils contiennent, qui peut provoquer les manifestations allergiques.
L'allergie
Dans un nombre conséquent et toujours croissant de pays industrialisés, l'allergie est un véritable phénomène de société émergent. En 1980, 10 % de la population en souffrait, en 1999 plus de 30 %, les prédictions les plus alarmistes montent jusqu'à 50 % d'ici 2025 dans les pays industrialisés de l'hémisphère Nord.
L'évolution est officiellement suivie en France par le Réseau national de surveillance aérobiologique, RNSA.
De nombreux facteurs peuvent être à l'origine de manifestations allergiques et peuvent être classés en 3 catégories :
◊ Les facteurs environnementaux intérieurs : il s'agit de tous les allergènes potentiels respirés avec l'air intérieur des locaux : acariens, moisissures, poils de chat, poils de chien, etc.
◊ Les facteurs environnementaux extérieurs : il s'agit de tous les allergènes potentiels respirés avec l'air extérieur : pollens, moisissures.
◊ Les facteurs de pollution atmosphérique : il existe des relations triangulaires entre pollution, pollens et allergie. La pollution peut à la fois agir sur les pollens en modifiant leur structure et par la même leur allergénicité et sur les muqueuses respiratoires de l´homme en modifiant sa sensibilité aux grains de pollens.
Les principaux symptômes
◊ La rhinite allergique saisonnière : nez bouché, éternuements, nez qui coule et démangeaisons.
◊ La conjonctivite allergique saisonnière : yeux rouges qui piquent, avec sensation de sable dans les yeux.
◊ Crises d’asthme : les petits allergènes, qui peuvent pénétrer jusque dans les bronches, peuvent provoquer des crises d'asthmes avec diminution du souffle, sifflements bronchiques, toux persistante souvent nocturne.
◊ Œdèmes et urticaire sont plus rares. Il faut tenir compte de la saison et de la météo.
Toutes ces réactions sont améliorées par la pluie et aggravées par le vent. Elles sont plus importantes à l'extérieur qu'à l'intérieur.